jeudi 30 juin 2016

Un livre et chagaz : N'BA d'Aya Cissoko - éditions Calmann-Levy - #UnLivreEtChagaz

Dans le cadre de mon projet de lecture #UnLivreEtChagaz 2 lectrices et moi-même avons pu lire :

N'BA
d'Aya Cissoko

Format : 140 x 200 mm
272 pages
Parution ; le 2 mars 2016
Ce que dit la 4ème de couverture : 

« Je n’aime pas la saleté ! » Tout doit être propre et en ordre, à commencer par les enfants. L’hygiène a occupé une place prépondérante dans son éducation et dans la nôtre. Ma mère regrette le temps où elle nous lavait elle-même. Rien de mieux que le gant de crin et un bloc de savon de Marseille pour obtenir un résultat irréprochable. « Je vais frotter jusqu’à ça brille. » Elle arrive à se convaincre que la peau fonce depuis que ce n’est plus elle qui s’en occupe : « Tu es en train de noircir.» 
N’ba, « ma mère » en bambara, est l’émouvant hommage d’Aya Cissoko à sa mère, née dans un petit village malien, qui débarque en France au milieu des années 70, vêtue d’un simple boubou en wax et chaussée de tongs en plastique.

Le premier livre d'Aya Cissoko, Danbé, écrit avec Marie Desplechin et publié en 2011, a reçu le grand prix de l'héroïne Madame Figaro : il a été adapté pour la télévision sous le tritre de Danbé la tête haute, prix du meilleur téléfilm au festival de La Rochelle en 2014 et au festival ColCoa de Los Angeles en 2015.  
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Avis des lectrices :


Avis de Lilly.F.T. 37 ans

Au premier abord la couverture du livre ne m'a pas attirée plus que ça.  Peut être parceque je n'ai pas l'habitude de ce genre de récit. 
Puis au fur et à mesure le livre devient intéressant,  on y découvre la culture Malienne à travers la narration d'une femme, "Aya Cissoko", racontant l'hommage à sa maman,"Ma", (qu'elle appelle aussi N'ba), décédée. Elle nous raconte aussi son enfance auprès de cette femme de fort caractère et aussi le parcours de cette mère dans un autre pays que le sien, la France avec ses habitudes bien différentes. La vie d'une étrangère c'est pas si simple. Elle nous raconte ses difficultés, ses souffrances et combats malgré son caractère bien trempé. Aya nous semble parfois un peu frustrée par les coutumes et traditions de son pays natal. Au début,  je trouvais étrange de mêler le langage malien au récit  (je ne sait ni lire, ni parler cette langue), puis finalement, cela nous donne l'impression d'entendre le personnage parler et nous transporte dans son histoire.
Bel hommage. 
Belle leçon de vie

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Avis de Carole :

Ce livre est un bel hommage à sa mère, née dans un petit village malien et qui débarque en France au milieu des années 70, habillée d'un simple boubou et chaussée de tongs en plastique.
Aya nous raconte qui était sa mère, son attachement au sens des valeurs, la place de la culture malienne dans sa vie de tous les jours ainsi que le rôle que doivent jouer les hommes et les femmes. On y découvre comment fonctionnent ces clans en France , en dehors du Mali et leurs implications au sein de la communauté malienne à Paris.


Ce livre est une plongée dans la culture Africaine et ses coutumes que sa mère, s'efforce d'appliquer coûte que coûte pour préserver son identité. C’est aussi les relations complexes et tendues entre Aya et sa mère, car Aya est une fille avec une personnalité rebelle (elle deviendra championne de boxe) et qui veut évoluer avec la culture française qui devient la sienne (Aya est née en France) et compte bien vivre à l’occidentale, loin des coutumes maliennes. Aya veut s’intégrer au mieux, là où sa mère veut préserver les coutumes locales.
Pour Ma, le passage de la brousse à un petit appartement parisien est difficile et elle compte bien élever ses enfants dans le respect des coutumes maliennes, de la religion qui a une place prépondérante dans sa vie, ce qui donne lieu à de sévères empoignades et conflits entre la mère et la fille.
Aya nous raconte le désenchantement de sa mère face à la réalité de la vie des immigrés en France, cet « eldorado » qui fait rêver au Mali mais qui n’en est clairement pas un pour Ma, qui va de déception en déception face à la place des femmes ici, bien différente de la leur au Mali.
Ce livre nous fait prendre conscience de l’importance des valeurs familiales transmises et de ses traditions et surtout qu'il ne faut jamais oublier d'où l'on vient.
Ce qui m'a dérangée par contre, ce sont toutes les phrases traduites en Malien qui sont beaucoup trop nombreuses. Cà enlève beaucoup de fluidité au récit et j’aurais préféré une version chronologique. Les chapitres sont classés par thème et çà coupe un peu dans la lecture du récit à mon avis.
Pour conclure, ce livre est une belle découverte quand même, et surtout il m’a donné très envie de lire le deuxième livre d’Aya Cissoko (Danbé) qui est le récit de la carrière de boxeuse d’Aya et des combats qu’elle a dû mener (au propre comme au figuré) pour faire sa place dans le milieu de la boxe.
Merci à Chagazoulou de m’avoir permis de découvrir ce livre.

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Mon avis : Cécile : 35 ans :

Cet ouvrage est un hommage à sa maman.

Aller contre sa famille, contre les traditions : sa mère a tenu tête aux aînés qui avaient décidé qu'elle devait rentrer au Mali : elle voulait rester en France pour y élever ses enfants. Sauf que pour les aînés : une femme n'a pas à désobéir! Pour eux, impossible qu'elle s'en sorte. Elle fera surement des faux pas, elle n'arrivera pas à subvenir aux besoins de ses enfants et du foyer sauf peut-être en se prostituant! Une femme ne peut pas y arriver...

Le combat d'une mère pour prouver qu'elle peut y arriver, mais surtout le combat d'une mère pour ses enfants, pour prouver qu'elle va y arriver, à la sueur de son travail, et toujours dans la dignité et surtout en préservant ses coutumes et son identité maliennes.

Aya quand à elle a du trouver sa place dans cette double culture. Elle a ensuite du prouver qu'elle pouvait faire de la boxe, sport stigmatisé comme étant masculin. Comment montrer qu'elle peut y arriver alors que tous disent que non. Le combat d'une mère mais aussi le combat d'une fille sur le ring et dans sa vie.

Un hommage à sa mère. Un hommage à soi-même. Un hommage à la liberté. "Ma" a su faire un savant dosage entre le respect de sa culture, et a su l'inculqué à ses enfants tout en prenant les opportunités du pays où elle a décidé de vivre.

Je pense que cette phrase ci-dessous, résume tout :
"Ma était une femme debout et libre tout en gardant un savant équilibre entre les traditions des Bamanas et les libertés offertes par son pays d'accueil."
J'ai eu énormément de mal à me mettre à lire ce livre. Ceci est du au fait que j'ai des difficultés à lire des histoire vraies, de manière générale. Même si ces derniers sont très bien écrits, même si je sais que certaines choses se passent de part le monde, je n'aime pas m'imaginer les scènes avec les mots que je lis. Non pas que je veuille faire l'autruche, mais cela me fait mal. Je peux vite m’énerver en lisant de l'injustice ou il me faudra plusieurs jours pour me remettre de la violence lue.

Pour N'BA, j'avoue m'être renseignée avant de le lire, quitte à le faire lire par mon mari et recueillir son avis plutôt que le mien si le contenu de cette histoire vraie, pouvait trop me troubler. Je tenais toutefois à lire ce récit. J'aime découvrir des cultures, religions et coutumes, autres que les miennes. Je souhaitai découvrir par la lecture de ce récit autobiographique, la vie malienne, leurs valeurs.

Le style d'écriture est assez poignant, autoritaire, rigoureux, à la hauteur de l'éducation malienne, à la hauteur de l'éducation inculquée par Ma.
Aya n'y va pas par quatre chemins dans son récit. On sait ce qu'elles ont vécu. On sent que certaines douleurs sont encore là. Des mots pour panser les maux...
La structure du livre m'a un peu perturbée, je suis plus habituée à lire des ouvrages chronologiquement et ai assez de difficultés avec les feedback, ainsi, le livre, étant décomposé par chapitre-thème et non pas par chronologie, j'ai parfois été un peu déboussolée. Était-ce dû à une volonté consciente ou inconsciente d'ordonner son récit?

Aya a également, tout du long de son ouvrage, traduit des phrases en malien. Ceci peut "couper" la lecture, mais d'un autre côté, cela nous transporte par cette manière dans la culture malienne. Autant il peut être difficile de passer du français au malien puis au français, autant je suis persuadée que Ma et Aya ont du vivre cela tout au long de sa vie : balancées entre la culture malienne, et la culture française - comme beaucoup de personnes ayant une double culture.

Je me rends compte aussi après avoir lu N'BA que j'ai été dure avec mes parents lors de l'adolescence. On ne comprend pas pourquoi telle ou telle chose lorsque l'on est plus jeune. Mais maintenant que je suis mère, je comprends mes parents.

Un récit pas comme les autres, pour une femme pas comme les autres.

Je remercie Les Editions Calmann-Levy de participer à mon projet #unlivreetchagaz.

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Si tu souhaites te procurer cet ouvrage, tu peux le trouver sur le site des Editions Calmann-Levy : N'Ba d'Aya Cissoko

Tu pourras aussi y trouver le 1er ouvrage d'Ayo Cissoko : Danbé :  en cliquant sur ce lien : Danbé d'Aya Cissoko

Si tu souhaites suivre les actualités publiées aux Editions Calmann-Levy, tu peux suivre leur page facebook en cliquant ICI.

26 commentaires:

  1. bonjour, de très beau avis même si je ne pense pas lire ce lire je ne lis pas de livre autobiographique. merci les filles pour vos lectures.

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  2. merci au lectrice pour vos avis j aime beaucoup les histoire vraie et d avoir lu vos avis m ont donné envie de le lire merci beaucoup

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    1. ah super, on pourrait échanger sur notre lecture commune alors ! n'hésites pas à revenir vers moi une fois lu.

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  3. merci pour l'article mesdames :)

    Max Val

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  4. Coucou
    Ce livre à l'air très intéressant et je trouve que vos critiques donnent vraiment envie de lire ce livre, il donne l'impression d'être poignant et fort en émotion !
    Merci pour ce bel article !!
    bises

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  5. Ça a l'air d'être une belle histoire
    Mais pas trop mal tasse de thé ce genre de livre :)

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  6. Bonjour, il est vrai que la"quatrième de couverture" ne m'emballe pas à la lecture. Les commentaires m'encouragent plus à m'intéresser au livre. Si l'occasion ce présente, pourquoi pas !
    Mily Dupond

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    1. merci beaucoup de nous avoir lu, si l'occasion se présente et que tu le lis, on pourra en discuter, et n'hésite pas à revenir ici donner ton avis :D
      belle journée

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  7. Coucou,
    Très belle revue même si je n'aime pas trop les livres autobiographiques.
    Merci de permettre à d'autres de découvrir des livres; Bel article à plusieurs mains.
    Delphine

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  8. bonjour je ne lis pas ce genre de livre mais après avoir lu vos avis peut être j'aimerait comme même, je partage l'avis de lilly c'est pas une couverture qui m'aurait fait tourner la tête pour le regardez et acheter au premier abord
    belle journée

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    1. oui c'est vrai, mais en même temps, pas facile d'exprimer le contenu d'un livre autobiographique

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  9. Coucou, merci pour vos avis ça donne envie de lire le livre !

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  10. merci pour vos avis sur ce livre qui a l'air très bien mais je pense ne pas le lire vu comment il est fait pourtant j'aime bien ce genre de romans.

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    1. si tu as l'occasion de le commencer ou de le feuillet, n'hésites pas pour te faire une idée.

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  11. Bonjour,
    Merci pour l'avis sur ce livre qui n'est pas dans mes lectures habituelles, mais qui peux peut être m'intéresser.

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    1. Avec plaisir si cette chronique t'a donnée l'envie de le lire :D

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  12. Je ne vais pas souvent vers les histoires vraies car je lis pour m'évader, pour imaginer et si c'est réel et dure, j'ai, comme toi beaucoup de mal à le lire.
    Merci pour ces avis lectures et cette belle découverte!
    (c'est vrai que lorsqu'on est plus jeune, on ne comprend pas toujours les réactions et décisions de nos parents... jusqu'au jour où on le devient et où l'on se rend compte que c'était pour notre bien)

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