lundi 4 octobre 2010

Népal jour 9


4 Octobre 2010

Levés à 6h.
Petit déjeuner à 7h (porridge, thé, pancake --> énorme pancake !).
Début du trekking à 7h30.

Nawang m'indique que cela sera plus facile aujourd'hui. OK. Je veux bien le croire...

On monte, le soleil n'est pas encore sur nous donc l'ascension est plus facile. Le poids des rayons du soleil en moins sur notre corps se ressent.

2 chemins s'offrent à nous : un ancien et un récent.
On opte pour l'ancien car il est entouré de végétation et est plus difficile que celui des "touristes".
Mauvaise idée : ça monte sec!! Et avec l'effort j'ai trop mal au ventre, je sue à grosses gouttes. J'ai une urgence, je ne peux pas rester ainsi... Et comme je vous dis tout, et bien OUI ! Mon premier (et dernier) popo dans la nature, parmi les plantes, les orties, les petites bébêtes... argh, j'ai peur des sangsues... bon, je vérifie, pas de sangsues... :-) mais beaucoup de piqûres de moustiques (inoffensives).

On repart, Ven rit de moi bien sur... (il rira moins les jours suivants, avec son éternelle urgence 1h après le départ!!!).

On déjeune à CHYAMJE, qui aurait du être notre escale pour dormir. Nous sommes quasiment les premiers. On étend le linge mouillé, lavé la veille sur le toit en tôle d'une maison.
On mange, riz et poulet pour moi (je suis encore un peu barbouillée), et Ven tente les nouilles avec poulet et fromage... (n'oubliez pas que ce n'est pas le même fromage que notre bon fromage français!).

Allez, on repart vite, il y a trop de randonneurs qui commencent à arriver en masse pour manger (et dormir).
Nawang dit que la prochaine étape est à 2h... nous mettrons beaucoup plus...

Sur la route, beaucoup de ponts suspendus, d'eau, de cascades, de pierres... de MARCHES en pierre qui me tuent les jambes!!!!
On voit des lézards énormes, bleus, verts, bruns... des mules par lot de 10.
Beaucoup de porteurs sillonnent ce chemin, avec des cages de poulets sur leur dos.

En parlant de porteurs, j'hallucine toujours autant en les regardant porter des charges incroyables, pouvant atteindre 50 kgs, voire plus parfois!! Des charges portées à même le front, chaussés de sandalettes aux pieds alors que nous, nous sommes confortablement équipés de chaussures de randonnées spéciales grands dénivelés et pour randonnées de plusieurs jours!
Et sous ces conditions extrêmes, ils vont plus vite que nous !!!!!

Il faut savoir que plusieurs associations ont été fondées pour le respect des porteurs et surtout pour favoriser les conditions de travail de ces derniers.
* International Porter Protection Group : sensibilise les agences locales de trek à apporter des conditions décentes aux porteurs, telles une charge maximale de 30kgs, un équipement approprié à la randonnée en haute montagne, et un salaire correct.
* L'Association pour le Respect et la Dignité des porteurs de l'Himalaya : mêmes principes, avec une convention fournie aux agences qui s'engagent à respecter ces conditions.
*L'Association Porter's Progress : prête des vêtements appropriés aux porteurs, leur assure des cours d'anglais et de secourisme pour qu'ils puissent gravie les échelons jusqu'à pouvoir être Sirdar (guide d'un trek).

Triste contraste : les népalais n'ont rien dans leurs mains et tout dans leur coeur; et sont emplis d'une gentillesse doublée d'un courage à toutes épreuves. Et nous, pauvres européens, lamentables français, qui avons tout dans nos mains et rien dans notre coeur; et sommes emplis d'avarice et de vanité... courageux uniquement pour nous plaindre et réclamer plus pour faire moins... prenons exemple et soyons heureux d'avoir la vie que nous avons!!!!!!!

A ce jour, je ne sais pas vraiment les répercussions sur leur conditions de travail. Nous les voyons, jusqu'à ce que leurs forces leur permettent de faire ce métier, quasiment tous avec des sandales, des shorts en hautes altitudes. Ils ne parlent pas un mot d'anglais. Et surtout les charges sont loin d'atteindre un maximum de 30kgs, nous rencontrerons durant notre parcours des porteurs avec 2 tables en bois massif sur le dos, ou avec une cuisinière (en fonte surement). Avec des sacs de randonneurs tellement gros et nombreux que de dos, nous ne voyons plus le petit bonhomme qui les portent...

Pour notre part, nous avons essayé de porter un maximum de choses dans nos sacs, afin d'alléger la charge de Passan'. Nous pensons qu'il devait porter, au maximum 25 kgs... ce qui est déjà bien trop lourd à mon gout !!

Et c'est par respect à ces hommes courageux (et parfois, mais rarement femmes) et en souvenir de notre porteur "Passan'" avec qui nous avons passé de très bons moments que je mets une photo de lui aujourd'hui, en lui disant "éh Passan' !! San Tché Tcha ??? " (j'entends presque son petit rire quand il me répondait : San Tché Tcha...)
Nostalgie quand tu nous tiens... ils me manquent ces petits bonshommes!


Des montées, encore des montées... ah!!! UNE DESCENTE !!! Et tout au bout de cette descente, un décor totalement différent : il n'y a plus de rizières.
On arrive. Il est 14h30. Escale à TAL MANANG.

La chambre est la plus grande de l'hôtel, le "Dragon Hôtel".
C'est aussi la plus jolie chambre que l'on ait eu depuis.

On prend une douche tiède après avoir bu un thé.
J'ai mal aux jambes. A l'heure où je couche les mots sur mon cahier, il est 17h et je ressens encore les douleurs. Si je ne maigris pas... je ne comprends rien et j'arrête les régimes!

On se repose.
Ven lit.
Super le thème du livre : il s'agit d'un groupe de trekeurs à qui il arrive des malheurs dans l'Everest, dont des morts... Bien ce genre de lecture quand on fait soi-même un trek !!!
On boit un Népali tea (thé, lait, poivre, cannelle, cardamone...), après avoir essayé au moins 30 fois d'appeler ma mère... en vain...

Nawang dit que l'on marche bien (et que je suis une femme forte et courageuse). Du coup, il propose qu'au lieu de finir le trek avec 2 jours à MUKTINATH, qui sont de trop, nous pourrons aller plus loin, jusqu'à KAGBENI où la vue est plus jolie.
J'espère qu'on ira là bas. Car si on y arrive, cela veut dire d'une part que l'on est de bons marcheurs, et surtout : que j'ai réussi!!!

Un gros dodo nous attend! Ven a mangé une soupe et de la purée, pour ma part, ce fut riz blanc.
On a continué à lutter contre le sommeil... trop difficile.
Nous capitulons à 21H30.

2 commentaires:

  1. Merci encore pour ce voyage par tes yeux interposé. C'est vraiment sympa à lire et à découvrir, et je dois dire que ta prise de notes est efficace, puisque tes textes sont intéressants et plutôt variés.

    Je pense que ça serait encore plus sympa avec davantage de photos, mais j'ai toute conscience que ça demande du temps. En rajouteras-tu ensuite ?

    Tu m'as fait rire avec ton fromage français. Nous en avons de toutes sortes, nous aussi. Bon. J'admets volontiers que les Népalais en aient un que nous n'avons pas.

    Un tout petit peu moins convaincu par la partie "coup de gueule anti-français". Non que je sois en désaccord avec toi, mais ça ne me semble pas à sa place. Encore que c'est ton ressenti, après tout, et je respecte tout à fait ça. D'autant plus en fait qu'en dehors du fait que je ne dirais pas des Français qu'ils sont lamentables, je suis plutôt d'accord sur le fond.

    Bisous, Chaga. Et merci encore ! Et continue !

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  2. Pour le fromage, en fait, tout réside dans le doute que j'ai sur la fraicheur des produits...
    Concernant le gout, il est bien sûr différent, puisqu'il est issu du lait de bufflonne la majeure partie du temps (très bon d'ailleurs...)

    Pour les photos, je ne peux pas mettre beaucoup plus de photos sur le blog.
    Je pourrai en mettre plusieurs sur un article mais j'ai peur que cela alourdisse l'article.
    Je vais les mettre sur facebook en allant... mais j'en ai tellement qu'il me faut faire un choix cornélien...
    Et sinon, il faut que je bidouille pour les mettre en ligne sur le blog...

    ben disons que concernant les "français", j'ai véritablement pensé cela durant le séjour... et en rentrant, cela s'est intensifié...

    Donc, certes, cela pourrait paraitre hors propos, mais l'ayant vraiment pensé durant le séjour... je le dis ;-)

    Après, je respecte les avis de tous. Je respecte ceux ou celles qui ont une pensée contraire à la mienne. Autant que je souhaite qu'ils ou elles respectent ma pensée... Une opinion, une façon de voir les choses...

    la suite à venir...

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