10 Octobre 2010
J'écris ces lignes avec une journée de retard... (il manquera quelques détails pour le coup... i'm sorry)
Une jolie photo : le Népal réserve des surprises. Un coeur dessiné par la végétation... L'amour est plusque là aujourd'hui.
Mal dormis tous les 2. Nous partons pour THORONG PHEDI.
La vue est lunaire depuis quelques jours. Là, cela s'accentue. Peu de végétation, beaucoup de roches...
Nous passons par LEDHAR, petit village où beaucoup de personnes s'arrêtent avant de monter à Thorong Phédi.
La montée est difficile.
Nous voyons nos premiers yaks... grosses bestioles toutes poilues pouvant atteindre une tonne...
Ven commence à avoir mal à la tête.
Je m'inquiète un peu, il me dit que c'est juste un mal de tête car il a mal dormi.
Nous continuons donc...
15h : arrivée à Thorong Phedi. 4450 m
Ven a fortement mal à la tête. J'ai peur qu'il nous fasse un MAM
Qu'est ce qu'un MAM??
C'est le Mal Aigu des Montagnes est une adaptation insuffisante au manque d'oxygène dû aux hautes altitudes, et qui touche presque toutes les personnes allant en haute altitude. Les symptômes sont des maux de têtes, des nausées, des vomissements, manque d’appétit, vertige, une respiration courte, une discussion verbale incompréhensible...
Cela peut être très dangereux!! Si on ne redescend pas en altitude, ou si on n'utilise pas un caisson hyperbare, les oedemes arrivent très vite.
Ils peuvent être très graves et parfois mortels.
Entre 4000 et 5000 m, c'est un oedème Pulmonaire de Haute Altitude (OPHA) : quintes de toux, crachats, essoufflement avec sensation d'étouffement. Une fièvre importante résultant d'un état infectieux pulmonaire. Une cyanose des lèvres et oreilles et des crachats rouges de sang annoncent le coma à venir.
Au delà de 5000 m d'altitude, le MAM peut se compliquer en Oedeme Cérébral de Haute Altitude (OCHA), qui débute avec des modifications de l'humeur, du comportement, des maux de tête insupportables et des vertiges.
Des vomissements en jet précèdent le coma, fatal si le malade n'est pas immédiatement redescendu à une altitude plus basse.
Nous avons respecter les 3 règles d'or de la montée en haute altitude, pour éviter le MAM :
* ne pas monter trop vite trop haut
* monter plus haut et redescendre pour s'acclimater
* boire beaucoup d'eau
Nous rentrons dans notre chambre.
Ven a très froid.
Je lui enlève ces chaussures, le mets dans son sac de couchage spéciale grand froid tout habillé. Il a sur lui un gros blouson pour le grand froid. Je lui en remet un par dessus son sac de couchage.
Je le frictionne.
Rien n'y fait. Il se sent encore gelé.
Nawang lui apporte une soupe pour qu'il se réchauffe. Je la lui donne.
Son mal de tête lui est insupportable. Il a l'impression qu'on écrase sa tête dans un étau (en fait, ce mal est du au gonflement du cerveau des suites du manque d'oxygène).
Je lui demande si il veut qu'on redescende. NON !!
M'en fout... je suis déjà allée voir Nawang pour qu'il se renseigne pour louer un cheval pour le faire redescendre. Je ne lui ai demandé que pour qu'il s'y prépare psychologiquement...
Il me dit qu'il a envie de vomir. OK, où est le sac plastique?
Bon... ça c'est fait...
Je vérifie que Nawang a trouvé un cheval.
Il m'explique qu'ils sont dans les hauteurs, et qu'une personne est partie les chercher.
Ven pleure, il a mal.
Il pleure aussi car nous n'irons pas demain au sommet, il s'inquiète, il a peur que je sois déçue...
Je m'en moque royalement moi. Tout ce que je veux, c'est qu'il aille mieux!
Je pleure aussi. Il me fait peur cet idiot!!!
Et c'est là, dans une chambre d'un lodge du village de Thorong Phédi, le 10/10/10 vers 16h30, pleurant tous les 2, qu'avec beaucoup d'amour, il me demanda
"Cilou? Tu veux bien être ma femme?"
... et avec autant d'amour, toujours en pleurant, je lui répondis
"oui"
Bon ben ce n'est pas le tout! Mais avec tout ça, si on ne redescend pas, je vais être fiancée et veuve le même jour!!!!
Ça tombe bien, le cheval est là. Je prépare les affaires. Jette le sac usagé.
Ven a du mal à rester debout. Il a encore envie de vomir... et hop, un 2ème sac.
Il est temps que l'on parte, il vomit de la bile.
Je paye le "chauffeur" du cheval avec les pourboires qu'on avait prévu pour les guides (Gajju, Nawang, et Passan).
Ven monte sur son cheval. Nawang lui prend son sac à dos.
Et c'est parti pour redescendre tout ce que l'on a fait aujourd'hui, mais en sens inverse!
Je marche juste derrière le cheval, et parle à Ven pour m'assurer qu'il n'est pas dans les vap' et qu'il ne tombe pas... car ce n'est pas le tout, mais le vide est sur nos côtés...
Le proprio du cheval demande à Nawang que je ne reste pas si près du cheval et que je me taise... pti C**
Il fait accélérer le cheval car la nuit va tomber. Nawang me dit qu'il va aller aussi vite que le cheval pour rester avec Ven, et moi je reste avec Passan pour aller plus lentement, à mon rythme.
Oui, mais bon, j'ai testé... mais quand je ne voyais pas Ven dans mon champ de vision, mon coeur se serrait et j'avais trop peur qu'il tombe dans un ravin, ou je ne sais pas quoi d'autre...
Alors du coup, j'ai marché aussi vite que le cheval, courant parfois. Même pas mal aux jambes après tout ce qu'on a fait... J'aurai bien le temps de me plaindre plus tard, quand Ven sera assez fort pour le supporter ^^
Ven doit descendre de cheval et marcher un peu durant les descentes trop pentues. Nawang s'occupe de lui.
Il remonte après le pont suspendu.
Il commence à faire nuit. Nous marchons dans le noir avec nos lampes frontales.
Nous arrivons à Ledhar (ou un village plus bas, je ne sais plus en fait...)
Ven va un peu mieux.
Nous mangeons une soupe.
Un couple de californiens ayant compris que nous allions dormir par terre, faute de chambre, nous propose de dormir dans leur chambre (ils avaient 4 lits). Très gentils!!
Nous allons dormir d'une traite...
J'ai encore peur pour Ven, et lui demande sans cesse si il va bien.
Je commence à ressentir qu'en fait, j'ai vraiment mal aux pieds!!!
Je m'endors... en repensant à nous...
Il faudra quand même que je vérifie demain si ce n'est pas le MAM qui lui a fait dire cela... ;-)
Une jolie photo : le Népal réserve des surprises. L'amour est plusque jamais là aujourd'hui... Je ne vous l'avais pas dit au début de ce récit?? (il s'agit véritablement d'une photo prise durant notre trek, la 4 octobre). Elle est de rigueur aujourd'hui, non?
ché mignoooon le coeur.... ooohh c'est cucul !!!! :-) CHE rikole ah ah !!! Felicitations !!
RépondreSupprimerlol Josier, je redécouvre ton message seulement maintenant <3
Supprimermagnifiquement bien raconte!!
RépondreSupprimermerci Aurélia ;-)
Supprimermais j'ai eu peur, j'aurais fais comme toi, je ne pourrais vivre sans mon mari, j'aurais fais n'importe quoi, peut-être mal fait d'ailleurs! Bouhhh tu as les tripes ! Et quel façon d'écrire, je suis tellement fan !
RépondreSupprimer<3 merci Angélique
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